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5 janvier 2014 7 05 /01 /janvier /2014 20:22

 

Feu ma réputation.

Fin du dîner, Angelina est partie à l'aquagym et pendant que je débarrasse la table, mon fils, 4 ans et demi, demande :
- "Papa, tu peux regarder si j'ai fait pipi dans mon slip ?"
- "Pourquoi !? J'espère que non ! Il faut aller aux WC quand tu as envie, tu le sais bien."
- "Parce que je crois que c'est mouillé. Allez, regarde, touche ! S'il te plaît..."
- "OK, mais on verra ça en haut quand tu te mettras en pyjama. Vas-y monte, je finis de ranger et te rejoins."

Malgré cette injonction claire et nette, Nicolas descend son futal et réclame maintenant que je sente, avec mon nez, son sous-vêtement. Soit il est têtu, soit je manque d'autorité. Mais bon sang, qui porte la culotte à la maison ?
J'insiste donc :
- "Nicolas, remonte ce pantalon immédiatement, il n'est pas question que je me baisse et renifle ton slip ici avec en plus ton zizi sur mes cheveux. Viens, on va faire la toilette et vérifier ça."
L'évocation de son sexe sur mon crâne le fait beaucoup rigoler. A son âge il est vrai qu'il n'y a rien de plus marrant que les histoires de pipi caca, même s'il est heureusement aussi capable d'humour plus raffiné.

Je me dirige vers l'escalier. Mon fils me suit mais a laissé son velours rouge au niveau des chevilles. Il se déplace ainsi, la démarche laborieuse mais un brin comique. J'essaie de conserver mon sérieux et dit d'un ton sentencieux :
- "Remonte tes vêtements sinon tu risques de tomber dans les escaliers."
Je ne tiens pas à l'emmener aux Urgences. Je me vois bien expliquer dans quelles conditions il a chuté...

En attendant qu'il obéisse à ce sage conseil, je m'appuie contre la porte d'entrée. La sonnette retentit pile-poil au moment où mon épaule touche la vitre de la porte. Interloqué je m'interroge et en une fraction de seconde les hypothèses se bousculent.
Est-ce l'onde de choc provoquée par ma puissante musculature qui a déclenché la sonnerie ?
Une personne attend-elle dehors que je lui ouvre ?
Mais qui alors ?
Angelina qui revient parce qu'elle a oublié quelque chose ?
Pourtant ça fait déjà un moment qu'elle est partie, elle devrait déjà être dans l'eau avec Steven, le maître-nageur/strip-teaseur stéréotypé qui les fait toutes glousser (excepté ma femme, qui sait se tenir, bien-sûr).

Inquiet mais résolu je prends mes clés et ouvre prudemment, craignant vaguement l'irruption d'un être malfaisant ou d'un événement paranormal dans mon quotidien d'ordinaire très banal.

Inutile d'appeler les Secours, c'est un pompier !
Une pompière plus exactement, très jolie, yeux de braise, à peine 18 ans je dirais. Avant les fêtes et comme le veut la tradition, elle vient vendre des calendriers.

Complètement désarçonné par cette apparition inattendue, je lui lance un timide et précipité "OK". Je me retourne à la va-vite pour dissimuler mon trouble à son regard intrigué et me mets à la recherche du porte-monnaie. Il est en principe dans la veste pendue juste derrière moi à la rampe d'escalier. Je me trompe de poche, comme d'habitude dans ce genre de contexte de confusion mentale, mais finis par mettre la main dessus. Je l'ouvre, un peu anxieux à l'idée de détenir une somme qui soit ou beaucoup trop ou pas du tout assez. Par chance il me reste un billet et il est de 5 Euros. Je le sors pour le lui remettre.

Parfait !

A nuancer toutefois car je m'aperçois que Nicolas est toujours là, curieux comme pas deux. Il est en effet depuis toujours fasciné par les pompiers. Par exemple il connaît le nom des véhicules par cœur. Il faut le voir épater la galerie quand il reprend un adulte qui montre un simple camion de pompier alors qu'il s'agit précisément d'un fourgon pompe-tonne ou d'un VSAV (Véhicule de Secours et d'Aide aux Victimes).
Je lui ordonne de reculer et de ne pas rester dans le froid pour ne pas tomber malade.
Je réalise soudain et dans le même temps qu'il est toujours cul nu !

Ma gêne s'accentue à vitesse grand V.

En effet, faisant preuve d'empathie je me mets à la place de la pompière. Elle sonne et un adulte avec un air particulièrement ahuri lui ouvre presque instantanément avec derrière lui un petit enfant à moitié nu.
Je n'ose imaginer les conclusions qu'elle pourrait tirer de cette scène. Il n'y a pas de fumée sans feu, d'autant plus dans son métier...

Souhaitant redonner un semblant de normalité à la situation et surtout couper court à toute interprétation hâtive, j'explique maladroitement que nous montions nous coucher et qu'à l'instant où je me suis posté contre la porte j'ai entendu la sonnerie. Ne sachant pas si c'était un dysfonctionnement c'est pour cela que j'ai sans doute eu un peu l'air bête et bizarre en ouvrant précautionneusement.

Je ne sais pas si elle est convaincue ou si elle pense que ces histoires de sonnette ne sont que sornettes. Par contre je me rends bien compte que ça n'explique en rien l'accoutrement original et pour le moins inapproprié de mon fils. Pour autant je ne vois pas comment amener cela de façon crédible dans mon récit alors que celui-ci, bien que véridique, ne tient déjà pas trop la route. Il faudrait que quelqu'un me fasse la courte-échelle pour m'en sortir. Je crains que même une pompière ne puisse éteindre l'embrasement de mes joues.

En retour elle me lance qu'avant de sonner elle m'a vu arriver à travers la vitre. Elle croyait donc que je l'avais aperçue avant même qu'elle ne sonne. Evidemment c'était impossible car il faisait nuit. Je n'aurais pu la distinguer que si elle s'était collée contre la paroi, mais pourquoi aurait-elle fait ça ?

Bref, sur ces entrefaites elle est repartie.

J'ignore ce qu'elle a pu raconter à ses collègues et si l'idée lui est passée par la tête de dénoncer mon comportement suspect à quelque administration compétente. Je croise les doigts, pour l'instant personne ne m'a encore fait casquer.

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